![]() |
Le Départ de Brest de la flotte française pour l'expédition de Port-Mahon dans l'île de Minorque le 10 avril 1756. |
Montcalm arrivé le premier sur la Licorne le 12 mai, partit immédiatement vers Montréal qu'il atteignit le 26 mai. Il devait y rencontrer le marquis de Vaudreuil afin de déterminer les destinations des régiments. Montcalm y rencontra Doreil, commissaire de guerre, qui l'informa de tout ce qu'il devait savoir afin de prendre des décisions éclairées. Bourlamaque arriva le 30 à Montréal, jour du départ de Doreil pour Québec.
Entre-temps les cinq autres vaisseaux et frégates étaient arrivés à bon port. La Sauvage, arrivée le 31 mai 1756 à Québec, avait plusieurs malades sur les cadres. Deux matelots, morts pendant la traversée, furent jetés par-dessus bord le 5 mai. La Licorne et Le Héros l'avaient précédée en arrivant le 13 mai. La Sirène entra au port le 25 mai. L'Illustre est arrivé le 30 mai.
Le Léopard, vaisseau que partageaient quelques compagnies du Royal Roussillon et de La Sarre, arriva à Québec le 30 mai 1756 au matin. On le mit en quarantaine dès son arrivée dans le port. On sait qu'une maladie épidémique s'est développée à bord. Celle-ci fut attribuée au manque de propreté car les officiers avaient fait gratter et nettoyer l'entrepont qu'une seule fois au cours de la traversée. D'autres blâmèrent le poisson. Un tribunal accusa le capitaine d'être responsable de ce manque d'hygiène. Toutefois, lorsque le jugement fut rendu, le capitaine de Gomain était lui-même décédé de cette maladie : le typhus.
Arrivé à Québec le premier juin, Doreil passa le régiment de La Sarre en revue le lendemain et fit de même pour le Royal Roussillon le 7 juin. Ils remit à chacun l'habillement, la nourriture et fit "raccommoder" les armes. Chacun de ces bataillons partit en deux divisions. Les deux divisions de la La Sarre quittèrent Québec les 5 et 6 juin, firent route par eau jusqu'à 15 lieues de Montréal et de là s'y rendirent par terre. Celles de Royal Roussillon partirent de Québec les 11 et 12 juin pour se rendre par terre près des Trois-Rivières où elles continueraient leur voyage par eau. Les soldats malades iraient les rejoindre plus tard.
Au 15 juin, soit deux semaines après son arrivée, 280 des soldats embarqués sur ce navire étaient à l'Hôpital général ou à l'Hôtel-Dieu de Québec. Alors qu'un peu plus de vingt soldats embarqués sur les autres vaisseaux s'y trouvèrent, incommodés par la traversée. Au vingt juin, Doreil compte 20 soldats décédés de cette maladie virale ainsi qu'un domestique. Du côté de la marine, le bilan est plus lourd. On déplore le décès d'environ cinquante matelots ou soldats de l'équipage. Leur capitaine, le lieutenant chirurgien ainsi que l'aumônier sont décédés. Afin de découvrir ce qu'était cette maladie et d'apporter un bon traitement, Doreil fait ouvrir les corps de deux grenadiers décédés depuis peu. Ce qu'il découvre n'est pas très joli: «On trouva la rate d'un volume considérable et gangrenée; un engorgement de sang et un gonflement de la tête avec un commencement de suppuration dans le cerveau, etc.».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire